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Annexe

 

 

 

 

Vous pouvez consulter notre interview avec le Docteur Vabret, chef du service addictologie au CHR de Caen. Dans le texte ci-dessous, certaines parties ont été coupées.

 

Qu'est-ce qu'une addiction ?

 

Une addiction est un trouble du comportement par rapport à une consommation de substance ou il existe aussi des addictions comportementales qui sont liées à des difficultés à contrôler des comportements (jeux, sexes, achats …)

 

On est dans le cadre de la maladie mentale, les addictions rentrent dans le cadre des maladies mentales.

 

Comment se créent elles au niveau du cerveau ? J'ai trouvé des infos comme quoi il y'aurait un auto renforcement progressif

 

Il faut concevoir les addictions comme qqchose de transproduit. On ne peut pas concevoir actuellement les addictions comme un trouble du comportement de consommation spécifiquement lié à l'alcool, au cannabis ou à la cocaïne. C'est en fait le même problème qui apparaît avec des spécificités liées à la consommation, la pb à la base est la même. La dépendance à l'alcool n'est pas différentes de celle du cannabis. Seuls ses effets sont différents. Il faut voir les addictions comme un même maladie neuro-biologique c'est à dire un dysfonctionnement, un fonctionnement différent du cerveau en fonction des effets de ces substances psycho actives. (effet sur le cerveau)

 

Il ya pas vraiment de lien avec l'auto renforcement progressif ?

 

Si et quelque soit le produit. On ne naît pas avec une addiction. On a éventuellement des facteurs prédisposant. La particularité du fonctionnement neuronal va induire des difficultés de contrôle de la consommation qui à leur tour vont induire des habitudes qui vont renforcer les difficultés. C'est une boucle qui s'amplifie et qui s'auto-alimente pour arriver à des difficultés de contrôle de la consommation. Particularités neurobiologiques qui vont être renforcé par des comportements.

 

Il y a t il une différence entre dépendance et addiction ?

 

Oui, il y en a une dans le sens où ce sont des différences linguistiques, la dépendance est la forme du XXe siècle de la difficulté de contrôle d'une substance. L'addiction c'est la meme chose avec un langage du XIXe siecle. Dans le vocabulaire courant, vous avez vu que j'ai utilisé les deux termes. La dépendance est plutôt relié à la dépendance physique. Certaines substances génèrent peu de dépendance physiques. On parle plutôt d'addiction quand il n'y a pas de facteurs physiologiques qui interviennent. Il n'y a pas de différences nettes entre dépendances et addictions.

 

Vous nous avez dit que toutes les addictions ont un point commun. Mais, hormis leurs effets, ont-elles des différences?

 

Elles ont des différences … non. On va avoir des différences dans la sévérité de l'addiction. Au passage, depuis mars 2014, on parle plus de dépendances mais de troubles de l'usage (d'une substance). Il va y avoir des particularités exprimées par les conséquences des substances, l'importance de la part de la dépendance physique qui est plus ou moins marquée selon les produits, il va y avoir aussi la sévérité des troubles de l'usage. Si on classe les substances en fonction de leur sévérité de la création de l'addiction, on va avoir dans les plus fortes l'héroïne et la cocaïne, et on trouvera dans les plus faibles l'alcool, les amphétamines, le cannabis. Si on examine les choses en terme de sévérité des conséquences, on va l'alcool et le tabac en haut, et les amphét et le cannabis en bas. Tout dépend de l'échelle qu'on considère.

 

Dans le cadre de la cocaïne, quelle part ont les facteurs polygéniques par rapport aux facteur environnementaux ?

 

Ca va dépendre. Pour les facteurs favorisant les troubles de l'usage, ce que l'on sait c'est que quelques soient les produits, le fonctionnement neurobiologique va être influencer par des facteurs génétique. On considère que quelques soientt les produits c'est aux alentours de 30 et 50% La part, ce qui ne veut pas dire que 30 a 50 % du domaine est expliqué par la génétique, c'est 30 a 50 % de la vulnérabilité qui est expliquée par la génétique , c'est pas 30 a 50 % de la dépendance par exemple. Si on se place par exemple dans les conceptions de la dépendance de la fin du XIXe, on considère a cette époque-là que la dépendance à l'alcool est purement une production sociale. On est alcoolique parce qu'on est dans un contexte social qui favorise le développement de la consommation et les conditions de vie miséreuses, etc, vont produire l'alcoolisme. C'est par exemple Zola, l'Assomoir, c'est l'alcoolisme social. D'ailleurs ça a donné lieu a cette époque-là à des conceptions socio-politiques de l'alcoolisme. Traiter l'alcoolisme, c'était traiter les conditions sociales. Dans le milieu du XXème siècle que l'alcoolisme était la conséquence des difficultés psychologiques des gens. On était alcoolique parce qu'on avait des difficultés psychologiques qui conduisaient à consommer de l'alcool. Aujourd'hui, on n'a plus du tout cette vision. On sait que on développer un trouble de l'usage parce qu'on vont se combiner une certaine vulnérabilité, le patrimoine génétique, et le tempérament, l'équilibre psychologique, et enfin une vulnérabilité qui peut être liée à ce qui vous arrive dans votre vie qui va avoir tendance à nous conduire a consommer. En plus de ça, plus on commence tôt les produits, plus on aura une vulnérabilité importante. Et plus on multiplie divers produits, plus on va avoir une vulnérabilité qui va augmenter. Une vision un peu de gène, un peu d'environnement, un peu de tempéramment et un peu d'histoire personnelle.

 

Cette histoire personnelle peut-elle être transmise, est-elle héréditaire ?

 

C'est ce qu'on appelle l'épigénétique, l'influence de l'environnement sur la génétique. Quand on a une vulnérabilité génétique aux dépendances, on a aussi souvent la même vulnérabilité génétiques à certains comportements. On voit que la génétique peut être à l'origine d'un recours plus facile aux substances. C'est un facteur prédisposant a un comportement de vie qui va générer des vulnérabilité

La génétique engendre des facteurs multiples.

Inversement, on connaît dans les populations asiatiques que certains possèdent une déficience sur l’alcool déshydrogénase qui va faire qu'ils ont plus rapidement la gueule de bois. Les facteurs génétique va conduire la population à ne pas développer une culture de l'alcool puisque quand ils en prennent ils ne sont pas bien. Les deux choses s'influencent partiellement. Tout peut évoluer dans le temps.

 

La THC est-elle contenue dans les cannabinoïdes ?

 

Le THC est la substance active du cannabis et éventuellement le cannabidiole mais il n'est pas forcement contenu dans le cannabis... etc. Il y a différente substances qui ont la racine "canna" celle qui a un impact psychoactif c'est le THC.

 

Hormis le thc, qu'est-ce qui peut agir sur la dépendance?

 

C'est le THC qui génère la dépendance au sens neurobiologique. Mais la plupart du temps le cannabis est consommé avec du tabac. Donc la dépendance au cannabis est liée au tabac, créant une dépendance plus rapide. Il y a donc deux parts de dépendance.

Lorsqu'on commence à consommer jeune, en dessous de 15 ans, on génère plus rapidement une dépendance car le cerveau n'est pas fini, les processus de maturation ne sont pas finis.

 

Comment les drogues agissent sur les synapses entre les neurones ?

 

Il faut savoir que plus ça va, plus la part du cerveau au sens neurobiologique est importante dans le sens de l'explication des dépendances.

Il faut concevoir le cerveau comme un organe en équilibre dans son fonctionnement neurobiologique, surtout le circuit de la récompense. Lorsque l'on consomme des substances, a chaque qu'on consomme une substance psychoactive, on ressent de l' « ivresse ». Dans le développement des addictions, il va se passer une évolution vers un 3ème équilibre qui va être caractérisé par le fait qu'il y aura une alternance entre effets agréables désagréables. Il va y avoir de moins en moins de satisfaction dans les effets du produit et de plus en plus d'effets désagreables. Quand on développe une addiction, on arrive pas a gérer donc on continue. Il va y avoir des adaptations, à un moment l'esprit est envahi par l'envie, ça entraîne des compulsions (s'engager dans un comportement de façon impulsive, de façon non contrôlée).

 

C'est ce qu'on appel les troubles de l'usage, la question pour les thérapeutes est : est-ce qu'une fois qu'on a développé cette équilibre de l'addiction (3), on peut revenir au niveau 1, l'équilibre normale, le niveau comportemental.

 

Tout cela est sous-entendu par des modifications du circuit de la récompense. Il est a l'origine de la sécrétion de la dopamine. La dopamine étant un neuromédiateur central qui est sécrété par le cerveau dont la sécrétion va être sous l'effet de différentes voies neurobiologique. Le neurone dopaminergique est situe dans le noyau acumbuns (une partie très centrale, une zone où on n'a pas de contrôle, responsable d'automatisme). Quand on voit comment fonctionne le neurone dopaminergique, il est lui même branché sur d'autres neurones et en particulier ceux issus du système GABBA et opioïde . Tous sont branchés entre eux. Quand on stimule certains de ces neurones, ça va augmenter la sécrétion dopaminergique, quand on en stimule d'autre ça va l'inhiber. Quand on consomme, on va se retrouver toujours avec la voie finale qui va être une voie dopaminergique, soit stimulante, soit inhibante. C'est pas la cocaïne qui en elle-même va provoquer la sécrétion de la dopamine, elle va stimuler un réseau de neurones qui vont être plutôt inhibeur ou sécréteur.

 

Donc si on diminue la sécrétion de dopamine, il y aura moins de plaisir ?

 

Justement, il existe des médicaments vont entraîner une hypodopaminergie (dépression, désaffection), inversement d'autres seront dopaminergiques (stimulant). La dopamine intervient dans le plaisir mais elle intervient aussi sur la motricité (maladie de Parkinson).

Toutes ces substances vont avoir un impact sur la satisfaction et le plaisir via ce système (le circuit de la récompense) et en particulier la dopamine.

 

Ces neurones forment donc le circuit de la récompense ?

 

Le circuit de récompense met en lien le nucleus acumbuns, l'aire tegmentaire ventrale, le cortex frontal, et l'amidale (zone du stress). L'ensemble de ces structures communiquent entre elles via les neurones. Les neurones GABBA et opiacés sont présents seulement dans le circuit de la récompense. Un neurone est une connectique. La communication électrique se fait par libération dans l'espace synaptique de molécules. Soit il y a un influx soit une résorption de ces molécules. Sois ça circule sois ça freine.

Freudenberger Mathis

Cap Etienne

Rollet Antoine

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